Le récif corallien de Nouvelle-Calédonie inscrit au patrimoine mondial de l'humanité
Une nouvelle attendue depuis des mois : Le Comité du patrimoine mondial, réuni pour sa 32ème session, a terminé l'inscription de nouveaux sites sur la Liste du patrimoine mondial de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) le 8 juillet 2008. Au total, 19 sites culturels sites et 8 sites naturels ont été ajoutés à la Liste dont les lagons de Nouvelle-Calédonie pour leur diversité récifale et les écosystèmes associés. Il s'agit du premier espace de l'Outre-Mer français inscrit au patrimoine mondial.
Plage de Kiki, Lifou - Nouvelle-Calédonie
Les lagons de Nouvelle-Calédonie
Entourée d'une barrière de corail de 1 600 km de long, la Nouvelle-Calédonie est le pays du plus grand lagon du monde. À certains endroits de la côte, la barrière de corail se situe seulement à quelques kilomètres des terres, à d'autres il faut parcourir 65 km pour la rejoindre. Sa flore et sa faune sont uniques au monde et il abrite entre quinze et vingt mille espèces marines telles que les baleines à bosse, les dugongs et les tortues marines.
Selon la liste du Patrimoine Mondial de l'UNESCO, les lagons de Nouvelle-Calédonie constituent "six groupes marins représentant la diversité principale des récifs coralliens et des écosystèmes associés de l'archipel français de Nouvelle-Calédonie, dans le Pacifique, un des trois systèmes récifaux les plus étendus du monde.
On y trouve une diversité exceptionnelle d'espèces de coraux et de poissons et un continuum d'habitats allant des mangroves aux herbiers marins avec la concentration de structures récifales la plus diversifiée de la planète. Les lagons et récifs coralliens de Nouvelle-Calédonie abritent des écosystèmes intacts avec des populations nombreuses et diversifiées de grands prédateurs et de grands poissons. Ils offrent un habitat pour nombre de poissons, tortues et mammifères marins en danger dont la troisième plus large population de dugongs du monde. Ces sites sont d'une beauté exceptionnelle et contiennent des récifs d'âge varié, allant de structures vivantes à d'anciens récifs fossiles, qui offrent une source importante d'information sur l'histoire de l'Océanie."
Le lagon néo-calédonien constitue la deuxième plus grande barrière corallienne continue du monde après celle de l'Australie. La zone reconnue par l'UNESCO se répartit en six sites totalisant quelques 15 000 km², sur les 23 000 km² que constitue la zone totale. Les six sites comprennent notamment :
- dans le Sud, le Grand Lagon Sud et la zone côtière Ouest,
- dans le Nord, la zone côtière Nord et Est et le Grand Lagon Nord,
- aux îles Loyauté, les Atolls d'Ouvéa et de Beautemps-Beaupré,
- et au large, les Atolls d'Entrecasteaux.
Ces six espaces marins représentent la diversité principale des récifs coralliens et des écosystèmes associés de l'archipel français de Nouvelle-Calédonie. Ils seront gérés et suivi sous la coordination de comités locaux associant tous les acteurs.
33ème site français inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO, le récif corallien de Nouvelle-Calédonie est le deuxième à être uniquement naturel, après le Golfe de Porto en Corse.
Cette reconnaissance internationale est une formidable opportunité pour la Nouvelle-Calédonie qui intègre le club très convoité des 167 pays possédant des « biens naturels » reconnus à travers le monde pour leur « caractère exceptionnel, universel et inestimable », parmi lesquels, le grand canyon du Colorado, les fjords de Norvège et les îles Galàpagos.
Selon le MEEDDAT, cette inscription devrait favoriser l'essor d'un tourisme durable et respectueux des sites, notamment la plongée sous-marine, et une gestion adaptée des ressources du lagon.
Le comité d'experts de l'UNESCO, réunit jusqu'au aujourd'hui jeudi à Québec, a également retenu pour la France 12 fortifications construites par Vauban, le célèbre architecte militaire.
Parmi les sites européens inscrits sur la liste, figurent les lotissements sociaux avant-gardistes de Berlin et le centre historique de Saint Marin. De nombreux sites internationaux ont également été ajoutés. Pour les prochaines années, la France prépare les propositions d'inscription du Volcan de l'Ile de La Réunion et des paysages de l'agropastoralisme méditerranéen des Causses et Cévennes.
Pour obtenir le label du Patrimoine mondial de l'Unesco, les sites proposés devaient répondre à quatre critères:
- Un processus écologique et biologique remarquables pour l'évolution des écosystèmes.
- La présence d'habitats en excellente conservation pour la biodiversité, y compris pour les espèces menacées et emblématiques.
- Une beauté naturelle exceptionnelle.
- Constituer des exemples représentatifs de l'histoire de la terre.
Si vous lisez cette dernière ligne, c'est que vous êtes un amoureux de l'écologie et de notre belle planète.